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Grande tenue de capitaine de chasseur à Cheval du 15ème régiment
D'après (entre autres): "Officiers et soldats des chasseurs à cheval, tome 2, 1779-1815, par Ludovic Letrun et Jean Marie Mongin, Histoire et collections.
Trouver la bonne nuance d'orange n'a pas été facile, mais le résultat est plaisant, c'est une tenue qui ne manque pas d'élégance et que l'on n'est pas habitué à voir dans cette version.
Les informations ci dessous nous ont été communiquées par Mr Kenan Jaouen:
Historique du 15ème régiment de Chasseurs à Cheval
Notices sur les batailles, combats et actions où ce Corps s'est trouvé pendant les 1ère, 2è, 3è, 4è, 5è, 6è, 7è, 8è et 9è campagnes de la Liberté.
Le 21ème régiment, aujourd'hui 15ème de chasseurs à cheval, fut créé d'après un décret de la Convention Nationale, du 7 mars 1793. Immédiatement après son organisation, qui fut terminée le 15 juin suivant, il partit pour la Vendée, qui était déjà le Théâtre de la guerre. Disséminé sur tous les points de ce pays, il s'est trouvé à presque toutes les affaires qui y ont eu lieu au cours de cette guerre. Il deviendrait fastidieux de les citer toutes, nous indiquons seulement les plus marquantes et dans lesquelles le Régiment a pris le plus de part, sans entrer dans les détails. Ces affaires sont celles de Montaigü; la défense de Nantes où le Régiment effectua plusieurs charges; les batailles de Léger, Clisson, Chatillon et la Chataigneraie; le siège d'Angers, la prise du Mans; les affaires de Pontorson, Savenay, Luçon, de Saint Cir: après cette dernière affaire, le dernier chef Vendéen, Charette, eut toujours des chasseurs du Régiment à ses trousses: il finit par tomber entre leur mains, et par là cette malheureuse guerre fut terminée. Elle a coûté au Régiment plusieurs braves officiers et un nombre considérable de sous-officiers et chasseurs. Le Régiment fut envoyé à Saintes pour se rétablir des pertes considérables qu'il avait éprouvées en hommes et en chevaux. À cette époque, les chasseurs de la Côte d'Or, qui avaient fait la guerre de la Vendée d'une manière distinguée, furent incorporés au Régiment, où on avait aussi incorporées, pendant la même guerre, quelques compagnies franches de la Haute-Vienne.
Un ordre du ministre du ... fit partir le Régiment pour l'Italie, il arriva à Milan le 11 ventose an 5è. Ce qu'il y avait de chasseurs montés, formaient un escadron. Les chasseurs démontés partirent pour Brescia, l'escadron se rendit à l'armée. Pendant que cet escadron passait la Piave, le Tagliamento, et s'avançait dans la Carinthie, les paysans du Val Sabia, du Bressan et du Veronnais se révoltaient: plusieurs français furent massacrés par eux. Les chasseurs démontés furent armés de fusils et de bayonnettes; ils parcoururent à la tête des troupes, sous les ordres du Général Andrieux, dont ils faisaient l'avant-garde, le Val Sabia et les environs de Brescia, et ne contribuèrent pas peu à la punition et au désarmement des révoltés de ces contrées.
Le 23 Germinal, un bataillon d'Esclavons et environ cent cavaliers vénitiens se portaient sur Decenzano, dont ils voulaient s'emparer, et de là faire parvenir aux révoltés de Salo un convoi de poudre, d'armes et de munitions qu'ils escortaient. Les chasseurs démontés du régiment étaient arrivés le même jour à Decenzano. Ils se portent à la rencontre des Esclavons, les atteignent et les attaquent vigoureusement. Trois cent chasseurs mettent bientôt en fuite plus de mille Esclavons et cent cavaliers. Cent-vingt Esclavons restent sur le champs de bataille, et quatre-vingt sont faits prisonniers, dont trois officiers: si la nuit n'était survenue, aucun ne serait échappé. Après cette affaire, dans laquelle trois chasseurs furent blessés et un tué; les chasseurs à pieds du Régiment se rendirent sous Véronne. Les révoltés s'étaient renfermés dans cette place dont on formait le siège, et qui était défendue par les troupes Vénitiennes. La reddition de Vérone valut aux chasseurs d'être la plupart montés.
Le Régiment fournit cinq cent hommes montés pour l'expédition du Piémont sous le commandement du Général en Chef Joubert, au commancement de l'an 7.
La guerre s'étant rallumée avec l'Autriche, le Régiment fort de quatre escadrons, partit pour l'armée le 29 ventose; il faisait partie de l'avant-garde de la division du centre que commandait le Général Victor.
Le 6 Germinal, à quatre heures du matin, l'avant-garde se mit en marche et se dirigea vers le village de Sainte Lucie près Véronne. On rencontra les Autrichiens en avant de ce village, retranchés jusqu'aux dents. Ils opposèrent à une attaque vive une résistance opiniâtre. Chassés enfin de leurs retranchements, le Régiment les chargea dans le village de Sainte Lucie, dont il s'empara malgré le feu de leur artillerie, les poursuivit jusque sous les murs de Véronne, et fut braver deux Régiments de cavalerie ennemie qui était en bataille dans la plaine; en faisant plusieurs prisonniers sous leurs yeux.
Pendant que l'Infanterie de la Division balayait l'amphithéâtre formé devant Véronne par les villages de Sainte Lucie, Cruce Biance, Saint Lorenzo; que ce dernier village était pris et repris par elle, le 15è Régiment était établi en avant de Sainte Lucie, vers la porte de Mantoue, pour empêcher les Autrichiens d'inquiéter la Division sur ses derrières. Cette disposition produisit un effet salutaire car à deux heures de l'après-midi, un corps de près de mille cinq-cents hommes de cavalerie, soutenu par de l'artillerie et de l'infanterie, déboucha par cette porte: déjà il se formait et se disposait à prendre la division en queue, lorsqu'à la tête du Régiment, le Citoyen Lepic, le chargea. Ni l'inégalité du nombre, ni les difficultés que présentait le terrain, n'établirent d'obstacle. La charge fut heureuse. Tout ce qui s'opposait au front du Régiment fut culbuté, renversé, mais après le demi-tour exécuté, on s'aperçu que le Chef manquait. On exécute spontanément une nouvelle charge, on dégage le Citoyen Lepic, couvert de blessures. La crainte de le perdre de nouveau, et le désir de le venger augmentent, enflamment le courage, et bientôt les Autrichiens sont obligés d'emporter dans Véronne, la honte d'avoir dû céder à une poignée de monde, en raison de leur nombre: Personne n'a partagé ce succès avec le Régiment.
Dans cette journée le Régiment a eu son Chef, le Citoyen Lepic, dangereusement blessé, ainsi que trois Offciers: deux furent faits prisonniers de guerre et une quarantaine d'hommes mis hors de combat.
Depuis le 7 jusqu'au 15 du même mois, le Régiment suivit la Division dans ses marches et contre-marches.
Le 16; les dispositions faites pour une attaque générale, la Division se mit en marche pour se porter sur Véronne. À dix heures du matin elle rencontra l'ennemi: attaqué avec l'impétuosité française, il n'opposa d'abord qu'une vaine résistance: Il fut enfoncé. Le Régiment formé par divisions, exécuta plusieurs charges qui contribuèrent à accélérer le mouvement rétrograde des Autrichiens qu'on poursuivait vivement; mais ceux-ci soutenus par des troupes fraîches et nombreuses sorties de Véronne, prirent bientôt l'offensive, regagnèrent le terrain qu'ils avaient perdu et nous forcèrent sur tous les points. Le 15è Régiment disputa vivement celui qu'il occupait par des charges fréquentes, exécutées avec bravoure et intrépidité, mais qui n'arrêtèrent l'ennemi que momentanément: il fallut céder au nombre dans la retraite qui se fit sur Isola della Scalla, le Régiment était à l'arrière-garde et eut continuellement à s'opposer à la cavalerie ennemie qui inquettait la marche de la Division. Dans cette affaire, deux Officiers furent faits prisonniers et trois blessés: Cinquante chasseurs furent démontés, plusieurs blessés.
Après la bataille du 16 Germinal, l'Armée opéra sa retraite sur le Piémont. Dans cette marche rétrograde, le Régiment perdit quelques Chasseurs, dans différentes escarmouches.
Dès que le passage du Po fut effectué à Casal-Monferrato, la Division Victor, dont le Régiment faisait toujours partie, se dirigea vers Tortonne: un escadron du Régiment faisant une reconnaissance aux environs de cette place eut un Officier blessé mortellement et plusieurs Chasseurs tués ou faits prisonniers.
Le 23 floréal, plusieurs Corps de Cavalerie et d'Infanterie étaient réunis à Alexandrie. On les fit marcher sur Valence pour s'opposer à un corps de troupes Russes qui venait de passer le Po à Pazetto: bientôt on rencontra l'ennemi, l'action s'engagea vigoureusement de part et d'autre; mais la cavalerie légère, dont le Régiment faisait partie, chargea l'ennemi à différentes reprises, en renversa ou obligea un grand nombre à se précipiter dans le fleuve, et par là fixa la victoire: la nuit qui survint ne permit pas de profiter de ces avantages. Le Régiment qui contribua puissamment au succès de cette journée, ne perdit que quelques hommes et quelques chevaux.
Le 27 floréal, la Division fit un mouvement sur Alexandrie, après avoir passé la Bormida dès la pointe du jour. Le Régiment formait l'avant-garde et se dirigeait sur Saint Giuliano, où l'ennemi avait des avant-postes. Ils furent attaqués et emportés, on balaya tout le pays couvert et on déboucha dans la plaine de Marengo; mais l'ennemi qui y avait réuni toutes ses forces, fit songer à la retraite qui se fit avec ordre, malgré le feu de l'artillerie ennemie et les attaques des Cosaques. Ceux-ci tournaient la Division par la gauche et s'établissaient dans une vigne qui devint le théâtre d'un combat aussi inégal qu'acharné et opiniâtre. Le Régiment, sans consulter leur nombre, se précipite avec impétuosité sur les Cosaques. L'audace obtint le succès: ils furent dispersés. Mais une nouvelle nuée de ces troupes vint rengager le combat avec plus de fureur: dans un moment la vigne fut jonchée de Cosaques et de Chasseurs. Pendant ce combat, l'Infanterie, qui n'avait pu y prendre part, se dirigeait vers le pont établi sur la rivière, ce qui détermina le Régiment à suivre son mouvement. Il soutint encore de nouvelles charges de cavalerie pour protéger le passage de l'Infanterie, et passa ensuite la Bormida à gué. Dans cette affaire, le Régiment a perdu un Officier, quelques sous-officiers et quarante chasseurs: plusieurs furent blessés.
Après avoir fait partir pour Turin les hommes et les chevaux malades ou blessés, le Régiment, réduit à deux cent soixante combattants, suivit la Division dans sa retraite sur Savonne. Il eut à combattre les habitants des montagnes qui s'étaient révoltés: il périt quelques hommes et quelques chevaux.
Le 20 prairial, la Division se mit en mouvement, effectua le passage des Apennins et déboucha sur Parme, afin de se réunir à l'armée de Naples. La Cavalerie ennemie qui défendait Pontremoli s'étant retirée sur Borgo Sandomino, notre jonction avec l'avant-garde de cette armée s'effectua.
Dans les journées des 28, 29 et 30 prairial et 1er et 2 messidor, le Régiment quoique peu nombreux, donna sur les bords de la Tedone et de la Trebia, de nouvelles preuves de courage et de dévouement: deux Officiers furent faits prisonniers de guerre, et plusieurs Chasseurs tués et blessés.
La Division opéra de nouveau sa retraite sur Gênes. Lorsque les débris du Régiment y furent arrivés, il reçut l'ordre de rentrer en France. Il se rendit d'abord à Montpellier, et de là à Versailles où il arriva le 15 frimaire an 8è. Les pertes énormes qu'il avait éprouvées dans la malheureuse campagne de l'an 7è l'avaient réduit à un petit nombre d'hommes: il manquait absolument de chevaux: le 18 Brumaire an 8 répara ses pertes. Dans deux mois il est presqu'au complet en hommes et en chevaux. Il peut fournir deux escadrons pour la ci-devant Normandie: ils rentrent à Versailles après avoir puissamment contribué à la pacification de ce pays.
Un détachement de deux cents hommes habillés et équipés dans vingt-quatre heures, part de Versailles, le 5 Germinal an 8è pour l'Armée de Réserve. Il passe le Saint Bernard avec les autres troupes de cette armée; et s'avançant dans le Piémont, sous les ordres du Général Murat, il chasse, avec le 2è Chasseur, les Autrichiens de Verculli, les oblige à passer la Sesia, et les poursuit vivement dans leur retraite sur Novare, qu'ils évacuèrent. Le Général Murat, après avoir passé le Tessin à Butatora, entre à Milan, à la tête du détachement du Régiment, qui passe ensuite à la Lieutenance du Général Duhem. Il en suit les mouvements. Après avoir resté quelques jours au blocus de Phiziguitonne le … Il forme l'avant-garde des troupes qui se portent sur Crémone, pour s'en emparer, à cinq milles de cette place, il rencontre la Cavalerie ennemie, formées en bataille par divisions; il n'hésite point à la charger malgré son nombre: elle est bientôt rompue. Le détachement la poursuivit, en tournant Crémone, sur la route de Mantoue, et fit une soixantaine d'hommes prisonniers et pris cent chevaux. Cette affaire ne coûta au Régiment que quelques chevaux.
Après le départ de Versailles du premier détachement, on redoubla d'activité pour habiller et équiper le reste du Régiment. Bientôt d'autres détachements traversent les Alpes: tout le Corps est en Italie le 1er messidor.
Le temps qui s'écoula depuis l'armistice conclu après la bataille de Marengo, jusqu'à la reprise des hostilités, fut employé par le Chef de Brigade à l'instruction du Régiment, qui se porta sur la ligne le 2 frimaire an 9, fort de quatre escadrons de … : il faisait partie de la lieutenance du Centre.
La campagne n'ayant duré qu'environ six semaines, a fourni au Régiment peu d'occasions de se signaler. Cependant le 28 frimaire il effectua plusieurs charges heureuses, en avant de La Volta. Le 13 nivose, il entre le premier dans Véronne, ayant à sa tête le lieutenant-général Suchet. La ville est traversée avec rapidité pour rejoindre l'ennemi: on le rencontre à Saint Michel. Le Régiment l'oblige à accélérer sa marche rétrograde sur Saint Martin, lui fait quelques prisonniers. Dans cette affaire un Chasseur fut tué et un Officier démonté.
Le 24, le Régiment est dirigé sur Cadena. Un escadron est envoyé éclairer la route de Trévise. Le peloton le plus avancé rencontre vingt hussards ennemis qui aussitôt font volte-face et vont se réunir à leur division, forte de deux cents vingt hommes et neuf Officiers; ils sont poursuivis jusque-là. Après quelques coups de carabines, le peloton du Régiment est sommé de se rendre; l'officier qui le commande entre en pourparlers avec le commandant des hussards, auquel il représente qu'il sera bientôt enveloppé s'il ne se rend lui-même. Sa contenance assurée intimide l'officier autrichien qui se décide à mettre bas les armes, en voyant arriver une partie du Régiment.
L'armistice conclu à Trévise, le … entre le Général Brune et le Général Belgarde, termina la campagne.
Fait à Crémone le 30 Germinal an 9 de la République Française
Compléments pris dans le Volume 3
En 1807 à la Grande Armée et dans le 6è Corps sous les ordres du Maréchal Ney, à l'affaire de Gudstadt le 5 juin, à celle de Friedland le 14 du même mois.
Passé en Espagne avec le même Corps le 28 octobre 1808. Il a combattu à Tudella le 16 novembre de la même année, en 1809 aux affaires de Cacabello le 3 janvier, de San Yago le 23 may, de Tamamès le 18 octobre, et d'Alba de Tromès le 28 novembre, en 1810 aux sièges de Rodrigo et d'Almeida. Il a fait ensuite la campagne de Portugal.
Il s'est particulièrement distingué à l'affaire de Villadrigo contre les Anglais le 29 octobre 1812. Rentré en France au mois de mai 1813, le Régiment s'est trouvé à toutes les affaires qui ont eu lieu dans le Midi contre les armées combinées Anglaise, Espagnole et Portugaise. La paix ayant été conclue, le Régiment s'est réuni à Auch où il a été réorganisé le 1er août 1814, par Mr le Lieutenant Général Comte Doumerc, Inspecteur Général.
Compléments pris dans le Volume 5
Le nouveau Corps a été composé des hommes conservés au service dans l'ancien 15è et dans les trois escadrons de guerre du 29è Régiment de Chasseurs auxquels ont été réunis un très petit nombre d'hommes restant du 3ème escadron du 21è Régiment même arme.
Ce Régiment a été dissous le 6 août 1815 en exécution d'un ordre de Sa Majesté Royale Monseigneur le Duc d'Angoulême en date du 26 juillet précédent.